Cercle du jeudi 14 septembre 2023
Testament à l'anglaise de Jonathan COE
Joyeuse rentrée suivie d'un repas dans la jolie vallée du moulin de Kerguidu.
Il y a la minorité qui a ri, se délectant d'un humour à l'anglaise fait de situations ubuesques, de jeux de mots et la majorité qui n'a pas du tout ri tant l'auteur nous introduit dans une famille de monstres tous plus cyniques et horribles les uns que les autres.
Même s'il présente un intérêt documentaire sur la bourgeoisie et l'histoire britannique de 1942 à 1991, avec la succession des premiers ministres, les guerres, le délitement du système de santé et de protection sociale, en
résumé l'effondrement de la Grande Bretagne aux mains d'une idéologie néo-libérale, il reste que la plupart d'entre nous a été rebutée par ce puzzle dont il faut, non sans difficultés, assembler les morceaux, un pavé qui tombe des mains, un livre bavard avec une construction pénible, alambiquée.
Les portraits excessifs des membres de la famille Winshaw, chacun représentant une tare du système, aux jolies représentations de jeunes femmes dont s'amourache Owen l'écrivain dépressif et obsessionnel, des
scènes hilarantes et cinématographiques par exemple celle d'un serviteur alcoolique ou d'un détective libidineux, des lettres, des articles de la presse à scandale, des ratures de l'écrivain pour trouver le mot ou la
scène juste, un carnet intime,...on trouve des styles bien différents et cela aussi a déstabilisé une bonne partie des lecteurs. Mais tout de même, la fin apocalyptique où périssent les horribles héritiers avant une formidable partie de Cluedo (joliment illustrée dans la version anglaise des éditions KNOPF) vaut bien le temps passé à cette lecture.
Les coups de coeur
On était des loups de Sandrine COLLETTE, un drame dans une nature sauvage et la naissance de l'instinctpaternel.
L'héritage Davenall de Robert GODDARD, enquête autour d'un homme qui revient 11 ans après sa disparition
Les brisants de Vanessa BOULANGER, enquête policière où l'on retrouve, Carantec, l'île de Batz, …, enfin tous ces lieux qui nous enchantent.
La malédiction des colombes de Louise ERDRICH, plusieurs voix autour du thème de la survie des Indiens d'Amérique
Le répondeur de Luc BLANVILLAIN, un écrivain trouve un acteur pour répondre à sa place au téléphone, livre plein de portraits réjouissants.
La grande ourse de Maylis ADHEMAR, hymne à la nature dans les Pyrénées et belle histoire.
Moderato cantabile de Marguerite DURAS, un crime passionnel, une femme et un homme dans un bar, la musique de la langue de Duras, étrange et magnifique.
Grandeur nature d'Erri de LUCCA, très belle réflexion sur le temps, la filiation et les rencontres, d'un homme qui restera toujours un fils puisqu'il n'a pas été père.
Les danseurs de l'aube Marie CHARREL, une soeur et un frère fuyant la révolution russe deviennent danseurs de flamenco, la soeur disparaît, le frère se met dans sa peau. Deux autres danseurs eux aussi épris de liberté, en 2017...
Des rappels :
La papeterie TSubaki d'ito OGAWA
L'attentat de Yasmina KHADRA
Deux femmes et un jardin d'Anne GUGLIELMETTI
Le pays des autres de Leila SLIMANI
A venir
19 octobre : On était des loups de Sandrine COLLETTE
16 novembre : Moderato cantabile de Marguerite DURAS
et 14 décembre
Autour du cercle
Journée du nouvel arrivant samedi 23 septembre à Ti Kastelliz à 10 h.