L'idée ridicule de ne plus jamais te revoir,
Rosa MONTERO
Est-ce une biographie ? Oui, mais pas seulement, et sans l'académisme qui plombe souvent cette sorte d'ouvrage, parce qu'en découvrant la vie de Marie Curie, l'auteure aborde plusieurs thèmes de façon fort délicate.
Aucune chronologie non plus, cet apparent fouillis a pu désarçonner, mais dans cette double évocation de femmes : celle de l'auteure en deuil et celle de l'exceptionnelle scientifique deux fois prix Nobel, deux fortes et attachantes personnalités se révèlent.
Un livre foisonnant où l'on suit le beau personnage de Marie Curie, qui se bat contre les préjugés, femme de grand cœur entièrement dévouée à la passion de la recherche, amoureuse au-delà de la mort de son époux et femme de chair tout de même. On suit avec effarement les conditions dantesques des recherches dans le petit laboratoire, les difficultés financières même après l'obtention du Nobel et l'émerveillement presqu'enfantin devant la beauté du rayonnement des dangereuses matières radioactives.
L'auteure, et c'est là aussi une grande qualité de cet écrit, a su finement traduire la douleur à la perte d'un être aimé, le plaisir de vivre. A ces qualités s'ajoute selon une de nos lectrices hispanisante, une traduction parfaite.
Dans l'édition originale la couverture est assez proche de celle de l'édition française, avec le titre (La ridicula idea de no vover a verte) l'adjectif « ridicula » étant alors davantage mis en avant.
On a aussi regretté que dans notre édition on n'ait pas les portraits de Marie Curie à divers moments de sa courte vie.
Un seul élément est venu gâché la lecture de cet essai ou de ce récit pour la plupart d'entre nous c'est l'utilisation des # (hashtags)
