« Les danseurs de l’aube » de Marie CHARREL
Ce titre a suscité des réactions contrastées, allant de l’ennui au plaisir.
L’auteur, à partir du thème du flamenco, nous emmène avec quatre personnages principaux reliés par deux à travers deux époques, la dernière guerre mondiale et l’époque contemporaine.
Le fil conducteur en est la passion de la danse, expression artistique des corps, avec des descriptions très cinématographiques teintées de poésie qui nous font découvrir la beauté et l’engagement physique du flamenco.
Le récit construit entre présent et passé demeure assez linéaire, les deux époques se répondent en miroir ; pour faire s’emboiter les épisodes les circonstances sont parfois forcées par l’auteur, par moments trop prévisibles ou improbables, on peut regretter que ces maladresses affaiblissent un propos par ailleurs bien documenté.
Il a été noté que beaucoup de thèmes sont abordés dans ce récit (l’identité de genre, les nuits festives des cabarets, la montée du nazisme, la résistance, le retour contemporain du fascisme, le pouvoir de l’image, …), avec l’impression d’un fourre-tout un peu dans l’air du temps malgré la réalité de thèmes toujours actuels, qui laisse frustré par la dispersion des sujets non approfondis.
Quant à l’écriture, dans l’ensemble fluide et évocatrice, on regrette par instants des approximations de sens et des facilités proches du cliché.
Ce récit nous a transportés dans des moments de beauté, d’autres plus sombres, la générosité de l’intention narrative aurait mérité une forme plus aboutie.
Les livres proposés à notre curiosité en octobre 2024
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24 heures de la vie d’une femme de Stephan ZWEIG, un classique intemporel entre les désirs et les regrets d’une femme dans son milieu bourgeois.
Les passagers du Polaris de Georges SIMENON, une grande plume de l’intrigue criminelle.
Un été dans l’Ouest de Philippe LABRO : un jeune étudiant Français au Colorado, il s’y passe surtout des rencontres singulières.
L’oiseau bleu d’ Erzerum de Ian Manook deux fillettes rescapées du génocide Arménien traversent le siècle et ses tourmentes, personnifiant l’histoire de la diaspora.
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Le temps qu’il fait à Middenshot de Edgar MITTELHOLZER : huis clos terrible auquel répondent des éléments déchainés, trois personnages tourmentés affrontant un meurtrier, angoisse à la Hitchcok et humour noir au menu.